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De Caradoc

Le Comté de Castellanjou

Le comté de Castellanjou est situé aux marches de la Beurretagne et de la Queutardie. Ce domaine de taille modeste bénéficie d'un climat doux et clément. Ses terres sont réputées pour la qualité de leurs cépages, et pour ses carrières d'extraction de pierres de tuffeau et d'ardoise, très appréciées pour leurs qualités dans la construction des temples et des châteaux. De nombreux artistes, architectes, poètes, savants et alchimistes aiment à venir s'installer en cette région, tant pour la réputation de ses universités que pour sa bonne chère.

Mais le comté, situé aux frontières des deux Grands Duchés de Beurretagne et de Queutardie est aussi une position stratégique très convoitée, et la province fut le théâtre de nombreuses guerres. Durant son histoire, le comté changea régulièrement d'allégeance, au gré des mariages et des successions, se battant aussi souvent sous bannière queutarde que beurretonne. La forteresse de Castellanjou, située sur un aplomb de schiste et dominant la vallée, fut longtemps réputée comme l'une des citadelles les plus puissantes et imprenables de Breutonnie. Le blason de Castellanjou représente une tour et une grappe de raisin.

Toutes les familles de grande noblesse du comté de Castellanjou telles que celles de Brissec, Raubance, Grayon, Savonnière, Gramay, Bénieseaux, Crabenet, possèdent également de prestigieux domaines viticoles qui font leur fierté. On compte aussi bon nombre de chevaliers modestes et sans terres, qui mettent leur épée au service de ces familles ou des Castellanjou. Comme toute province du royaume de Breutonnie, Castellanjou compte quelques bandes de hors-la-loi et de brigands qui sévissent dans la région, en particulier dans les Bois du Roy ou au lieu-dit de La Chesnaie. Les forêts de Castellanjou protègent également quelques adeptes d'une ancienne religion, rassemblés en secte. L'une d'entre elle, les « Gardiens de la Légende », sous l'égide d'un vieux druide défiguré à la sinistre réputation « Le Maître des Glands », fait encore bien souvent parler d'elle pour ses étranges rituels.

Pendant ces vingt-cinq dernières années, le comté de Castellanjou a connu de hauts faits d'armes, affirmant militairement son indépendance face à ses puissants voisins, grâce à son seigneur aussi audacieux que batailleur, Sire Foulques Nerra. Ce personnage d'un naturel violent et d'une énergie peu commune, fut l'un des batailleurs les plus agité du royaume de Breutonnie, multipliant les batailles et les victoires par ses talents de stratège et de meneur d'hommes, ainsi que par sa solide garde personnelle : Les Compagnons de Foulques , parfois appelés aussi les Faucons Noirs, constituée autant de chevaliers pauvres que de soldats recrutés parmi les pires canailles de la région.

Durant l'été 1208, les troupes de Sire Foulques assiégèrent longuement le bastion d'un seigneur de Queutardie responsable de quelques provocations sanglantes au-delà de la frontière de son fief. Lorsque le bastion tomba enfin dans le feu et le sang, les troupes castellanjouvines ne purent retrouver Sire Foulques Nerra. Le charnier fut retourné en tous sens à la recherche du grand chef militaire, tant par ses hommes que par les Charognards du Corbeaux, mais nulle trace du cadavre... Comme beaucoup de corps avaient été rendus méconnaissables à cause des flammes et du métal des armures qui avait fondu sur les chairs, on estima que le vieux seigneur de guerre devait être l'un d'entre eux. Il fut honoré et pleuré par ses hommes.

Sire Foulques n'ayant pas eu d'héritier légitime, c'est son cousin, Sire René de Castellanjou qui reprit les rênes du comté. Sire René, contrairement à son illustre prédécesseur, n'était pas un homme de combat, mais un diplomate, érudit et poète, passionné par les tournois où les chevaliers joutaient pour les couleurs de leur dame, par l'amour courtois, les beaux-arts, la musique et les sciences. Au grand dam des vaillants Compagnons de Foulques, il fit des compromis avec les grands Duché de Beurretagne et de Queutardie pour obtenir d'eux une paix durable. Petit à petit, les guerriers furent invités à abandonner l'armure pour des tenues de cour en soie, à émousser leurs lances pour la pratique des tournois, et à abandonner la rudesse de leurs manières d'hommes d'arme pour une courtoisie raffinée à la mode de la cour Royale de la capitale. Le comté connu dès lors une relative sérénité, tout juste importunée par la fronde de quelques vétérans de Foulques nostalgiques de leur passé guerrier qui furent maitrisés et envoyés au bagne dans les mines de pierre de la côte queutarde.

Les Faucons noirs, ou Compagnons de Foulques

C'est sur sa compagnie, les Compagnons de Foulques, les fameux Faucons noirs, que le chef de guerre de Castellanjou, Sire Foulques Nerra, appuya son quart de siècle de règne, de guerres et de conquêtes. La troupe était restreinte et hétéroclite, composée autant de chevaliers errants que d'hommes d'arme issus des geôles et des bas-fonds de la province. La compagnie se couvrit de gloire lors de nombreuses batailles, mais se retrouva orpheline à la mort présumée de Sire Foulques.

Si la plupart des Castellanjouvins, fatigués par plus de deux décennies de guerre et de privations se plièrent de bonne grâce aux nouvelles mœurs pleines de légèreté et de plaisirs, mises en place par Sire René de Castellanjou, beaucoup de Faucons noirs ne l'entendaient pas de cette oreille. La plupart souhaitaient parachever l'œuvre du grand Foulques les armes à la main, certains ne croyant d'ailleurs tout simplement pas en la mort de leur ancien souverain, et refusèrent de prêter allégeance à Sire René qu'ils qualifiaient d'usurpateur. Les compagnons de Foulques devinrent des rebelles, en refusant d'obéir au nouveau seigneur de Castellanjou qui leur demandait de rendre les armes en échange d'une maigre rente et un modeste lopin de terre. La guérilla des Faucons Noirs dura toute une année, et rassembla provisoirement tout ce que la région comptait comme scélérats, proscrits, miséreux et brigands. Les révoltés se firent toujours plus nombreux et leurs actions ébranlèrent fortement le pouvoir du Sire René. À la cour de Castellanjou, on redoutait la guerre civile. Sire René dut faire appel à un important contingent armé venu du Grand-Duché de Queutardie désormais allié, afin d'en finir avec la fronde des Compagnons de Foulques. Les renégats désorganisés, en sous-nombre et sans chef furent défaits lors d'un véritable carnage.

Les survivants de cette bataille furent contraints de s'exiler du comté, plein de rancœurs, se promettant de revenir un jour en force à Castellanjou, avec suffisamment d'or pour recruter une armée, sous la bannière d'un homme capable de reconquérir le comté et de faire trembler à nouveau ses orgueilleux voisins. Dans cette espérance, beaucoup de compagnons, déclarés hors-la-loi en Castellanjou tout comme en Queutardie se rendirent en Beurretagne voisine pour s'enrôler dans la compagnie Caradoc qui, bien que tombée en disgrâce auprès de leur ancien seigneur, organisait toujours le recrutement de nouveaux membres pour leurs lointaines campagnes militaires. Les anciens Faucons noirs respectaient cette compagnie pour les avoir affrontés à maintes reprises par le passé lors de querelles de frontières. Ils prêtèrent alors leur serment d'allégeance, épousèrent leurs nouvelles couleurs d'écartelé de sable et d'argent tout en gardant la tour et la grappe de raisin de Castellanjou comme meubles héraldiques, et devinrent des mercenaires caradociens en partance pour l'île de Mythodea au printemps 1210.

La suite s'écrirait désormais sous la plume de leurs annalistes.

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