« Le Maître à Bord » : différence entre les versions

De Caradoc
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Version actuelle datée du 23 septembre 2024 à 20:16

Ben quoi les matelots, vous avez tous la frousse !
Eh oui, je le sais bien, il est vieux mon trois mâts
Mais il lui faut douze hommes, un capitaine, un mousse
Qui le ramèneront dans le Guatemala
Alors pendant ce temps, il cherche un équipage
Contraint de le former, de marins d'occasion
Vagabonds sans aveu, dont certains tatouages
Affichent l'anarchie et la révolution...
Mais lui le malabar, lui qui n'a peur de rien,
Au moment du départ, leur dit "je vous préviens !"


Je suis le maître à bord
À bord, je suis le maître
Bien des costauds des forts
Ont dû le reconnaître.
Je vous promets, moi commandant
Double ration, bon vin, bonne goutte,
Je serais juste et indulgent,
Mais il faudra que l'on m'écoute.
Et maintenant le cap au Nord,
Je suis le maître à bord !


Depuis quarante jours, le navire est en route,
Les vents sont contre lui, le mauvais temps aussi
Et bientôt plus de vivres, et plus d'eau dans les soutes,
On sent que la révolte est à bord et grandit.
S'avançant dans la nuit, quatre hommes fous de rage,
Vont l'insulte à la bouche, le couteau à la main,
Parler au capitaine, au nom de l'équipage,
"Il faut que tu nous donnes du biscuit et du vin"
Mais lui le malabar leur dit" Voyez là-bas,
Voyez briller ce phare, c'est le Guatemala"


Je suis le maître à bord
Ce soir, demain j'espère,
Nous toucherons le port,
vous serez libres à terre
Oui mais ici, mille sabords,
je n'admets pas la moindre riposte
Je mâterai tous les plus forts,
Que chacun regagne son poste.
Sur tous j'ai droit de vie, de mort,
Je suis le maître à bord


Mais la brise fraîchit, ballotté par la houle,
Le trois-mâts va tanguant, sous la force du vent.
De tribord à bâbord, il va, il vient, il roule,
"Qu'on me donne la barre" s'écrit le Commandant.
Bientôt c'est l'ouragan, on ne voit plus le phare,
Les voiles se déchirent, et les flots furieux,
Emportent un marin, devinant le naufrage,
Alors le malabar crie "Sauve qui peut !
Les canots à la mer... Que Dieu veille sur vous"
Et tous les matelots crient : Venez avec nous...


NON...
Je suis le maître à bord
Je dois le reconnaître
Mes droits me rendent fort
Me font parler en maître
Mais le devoir commande encore
Demeure au pied du mât de misaine
Tu ne dois pas quitter ton bord
C'est le devoir du capitaine.
Et maintenant, face à la mort...

Je suis le maître à bord !
À bord, je suis le maître
Bien des costauds des forts
Ont dû le reconnaître.
Je suis le maître à bord !
À bord, je suis le maître
Ici, mille sabords,
Moi seul, je suis le maître...

(Ad libitum)

Les meilleurs chanteurs se trouvent dans les meilleures tavernes, le plus souvent tard dans la nuit