Max Du Boulet

De Caradoc

⭐️⭐️⭐️

Max Du Boulet

Informations :

Nom Max Du Boulet
Pseudo Maxfc
Rôle Ancien Tirailleur
Vougier
Brise-Bouclier
& Bourrelier
Grade Vétéran
ex-Sergent Tirailleur
Contact pigeon-mail
http://www.kenaz.fr

Je suis né en 1182 à Couronne (ou Couilleronne comme disent les gueux), capitale du Royaume de Breutonnie.
Issu d'une famille de nobliaux accrochés à la cour du Roi comme une moule à son rocher, je fus forcé de passer ma jeunesse à côtoyer la société mondaine qui gravitait autour du palais. Pourtant, mon esprit rêvait d'aventures épiques, de combats aussi loyaux que glorieux, d'actes héroïques comme dans les récits des nobles Chevaliers du Graal qui avaient forgés le royaume par le passé et... de liberté ! Mais tout cela était des choses qu'on ne retrouvait guère dans les méandres du palais royal, plein de codes, de manigances pour s'attirer les faveurs de telle Comtesse ou tel Duc bien en vue, ou même d'alliance frisant le complot...

Je refusais de me glisser dans ce moule d'hypocrisie, préférant m'entrainer au maniement des armes et à la lecture de l'histoire des nobles pairs du royaume. Je fuyais les réceptions et autres présentations pompeuses autant que je le pouvais au grand damne de mes parents et je refusais catégoriquement toutes leurs propositions de mariages arrangés, quitte à ce qu'ils me croient inverti ! Mon existence était donc des plus ennuyeuses, je voyais les années passer sans qu'aucune perspective d'une vie plus simple et libre ne pointe au loin... Alors quand un jours mon père m'annonça qu'il avait obtenu pour moi une audience auprès de la Régente, je me senti pris au piège. Je ne portais pas cette femme dans mon cœur ; pour moi elle n'avait aucune légitimité à gouverner le royaume suite au décès de son mari et oncle du Prince Grohann Ier, mais il est vrai que ce dernier n'était encore qu'un tout jeune garçonnet... Bref, je ne sautais donc pas de joie ni de fierté devant l'annonce de cet entretien et je m'attendais au pire. Rencontrer une telle personne signifiait pour moi le début d'une forme de servitude ; sous couvert d'obtenir les faveurs de la couronne, on allait me demander toutes sortes d'obligations et me poser toutes sortes de contraintes ; si je réussissais dans ma tâche, on m'en demanderait plus encore, mais si j'échouais se serait la honte et l'opprobre jetée sur moi et ma famille... Ah que je détestais ces manières ! Que j'eusse aimé naître dans un petit duché de province loin de ces intrigues malsaines !

Ma rencontre avec Dame Chateurine de Branle fut aussi brève que froide... mais là fut mon salut.
Suite à l'insistance de mon père et au portrait qu'il lui avait fait de moi, la Régente m'avait désigné pour aller porter un message auprès d'une compagnie mercenaire du nom de Caradoc, un chevalier du Graal dont les hauts-faits m'avaient toujours paru des plus discutables. Je devais donc me rendre sur leur fief en Beurretagne, un duché évidemment très reculé par rapport à la capitale mais cela m'allait fort bien. Là-bas, j'aurai aussi pour mission non avouée d'intégrer leurs rangs sans éveiller les soupçons afin qu'à travers moi, la couronne puisse garder à l'œil cette Compagnie Caradoc, qui apparemment posait quelques soucis. Je suppose maintenant avoir été préféré à d'autres pour cette mission car j'étais une personne insignifiante pour la cour royale et de ce fait facilement remplaçable en cas de "disparition" si l'on me découvrait... Mais mes ambitions personnelles étaient toutes autres. J'avais enfin la chance de quitter la cour et de partir à l'aventure !

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C'est ainsi que j'ai rejoint la Compagnie en tant que messager tout d'abord, puis rapidement en tant qu'éclaireur. J'avoue m'être très vite pris au « jeu » de ces mercenaires indisciplinés et désobéissants. Je rencontrai des soudards invétérés, des soiffards de la pire espèce, mais tous finalement avait en commun une histoire où ils avaient été rejetés, blessés, humiliés, abimés, brisés, mais compensait leurs faiblesses et leurs tares par la camaraderie. Ici point de jeu de pouvoir, s'il y avait tout de même un semblant de hiérarchie militaire, tout le monde trinquait avec tout le monde une fois passé le temps de la bataille. Finalement, c'est chez ces personnes pourtant peu recommandables que je rencontrai pour la première fois de la sincérité.

Puis virent de sombres évènements pour la Compagnie. Il y avait clairement quelque chose qui clochait dans notre déroute à Vauvert. Et nous nous fîmes « cueillir » à notre retour par le noble qui aurait dû nous protéger ! Je peste encore aujourd'hui de me rappeler la sale trogne du Seigneur Le Guellec qui emprisonna des Caradociens blessés dans l'unique but de nous soutirer l'emplacement d'une relique volée. Mais je ne fus évidemment pas traité de la même manière que mes compagnons de mésaventure... Mon retour à Couronne me donna la nausée ; je rendis compte à la Régente, sans chercher à minimiser les erreurs qu'avaient commises la compagnie mais en insistant sur le fait que nous n'avions pas eu le choix et que ce put être bien pire pour la petite baronnie que nous avions vaillamment protégée. Il n'y eu évidemment aucune émotion quant au sort des malheureux Caradociens. Je connaissais maintenant deux mondes incompatibles et rien ne me donnait envie de rester dans celui des "bien-nés". Je demandais à retourner en observateur auprès des captifs mais on me fit comprendre que ma mission était finie et que je devais me concentrer dorénavant sur mes fiançailles avec une des nièces de Dame Chateurine !

La nuit-même je laissais les hautes tours de Couronne. Je faisais peut-être l'erreur de ma vie mais ce choix était le mien : je resterai fidèle à la Compagnie Caradoc avec laquelle j'avais souffert et je leur apporterai mon aide, peu importe que je devienne un paria à leur côté, eux qui m'offraient l'opposé de ce que j'avais toujours détesté.

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En retournant au manoir de Saint-Caradoc, j'appris que la plupart des Caradociens s'étaient enfuis ! Je dû user de ruse auprès du Seigneur Le Guellec pour qu'il me croit encore au service de la Régente et lui pris même deux beaux chevaux robustes pour partir « pourchasser les fuyards au nom de la couronne royale ».

Mais mes compagnons Caradociens étaient déjà bien loin. Je me rapprochais des villes portuaires pour chercher quelques indices. Je fis de bonnes et de mauvaises rencontres, le temps me parut long et de nombreuses fois je doutais d'avoir pris la bonne décision... Près d'une année s'était écoulée depuis mon exil de Couronne ; j'avais toujours été un « boulet » pour ma famille et j'avais tout quitté pour rejoindre des guerriers en déroute que j'étais incapable de retrouver... Finalement ce surnom m'allait bien.

Mais à force d'écumer les tavernes des côtes beurretonnes, la chance me sourit. C'est au début de l'automne 1207 que je fis la rencontre de mercenaires de la Loffelgarde. La plupart étaient blessés car ils s'en revenaient d'une campagne désastreuse en Albion, cette île où il ne fait pas bon d'être un noble breutonnien. Quelle ne fut pas ma surprise lorsqu'ils m'apprirent qu'ils avaient fait camp commun avec des Breutonniens se revendiquant de Saint-Caradoc ! Depuis ce jour, je le jure, je n'ai plus jamais douté des pouvoirs de ce grand guerrier et Saint breutonnien. Je pris alors le premier navire pour rejoindre cette île perfide avec les quelques renseignements sur le lieu et les forces en présence qui pourraient me guider vers mes lointains compagnons.

Si le boulet était une religion, je pense que j'en serai le plus haut représentant car en arrivant en Albion, aucune trace de ceux que je cherchais, ou plutôt si, une elfe laconique du nom de Kanasta... qui m'appris que mes compagnons étaient parti pour le mystérieux contient de Mythodea où ils auraient peut-être plus de chance de refaire leur vie qu'ici. Je ne compris pas bien pourquoi elle ne les avait pas suivis et je prenais congés d'elle en la laissait en compagnie d'étranges prêtes vêtus à la mode exotique en tunique de chanvre et cuir de lézard dit de « croco d'île » à ce que j'ai compris...

Je repris donc un bateau pour l'Ouest d'Albion, puis un navire de la flotte de Paolo Armatio. C'était lui qui avait découvert Mythodea il y a quelques années disait-on, je sentais enfin que j'étais sur la bonne piste et que ce départ marquerait le début de ma nouvelle vie en tant que véritable Caradocien !

Arrivé à Port Ventus, la première cité de colons fondée à Mythodea, je ne mis pas longtemps à retrouver ceux que je considérais comme mes compagnons. Quel périple tout de même ! J'allais pouvoir souffler un peu, enfin nous étions réunis et...

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Je me réveillais ligoté dans une cave avec un énorme mal de crâne...

Le Sergent Malefosse, Tiksamhelm, la Nordique Beurretonne et Rancelot le « sans-terre » m'accueillirent avec le contenu d'une bassine de... d'eau... de vaisselle dirons-nous...
Je n'avais pas pensé que la dernière fois que l'on s'était vu, j'étais effectivement aux côtés du Seigneur Le Guellec alors qu'eux étaient mis aux arrêts par sa garde personnelle. Quel boulet je fais !...
Fort heureusement ils furent plutôt réceptifs au récit que je fis le plus complet possible, je dis tout sur ma "mission" pour la couronne, sur mon malaise de les avoir laissés, sur ma fuite de la cour et mon périple insensé pour les retrouver... Et eux ne me violentèrent pas trop... à part la blonde qui me mit quelques coups de poings bien sentis à m'en soulever les entrailles. Finalement je n'étais peut-être pas fait pour ce monde-là non plus, mon envie d'aventure m'avait fait négliger un point essentiel, je ne les connaissais pas tant que ça, et j'étais maintenant assimilé à l'ennemi... Je fus gardé en captivité le temps qu'on vérifie mes dires quant à ma fuite de Couronne. Par chance le plus grand des Caradociens, Caribert, qui était semble-t-il un des nombreux descendants de Caradoc lui-même, devait rentrer en Breutonnie pour y chercher son épouse, Dame Alienor. Là-bas il prendrait contact avec un seigneur brotonnien, à priori aussi grand de taille que lui, et dont la belle-sœur avait ses entrées à la cour et qui pourrait facilement affirmer ou non mes dires. Je n'étais guère rassuré sur l'issue de ma captivité, aussi, bien qu'enchainé, je montrais ma bonne foi en participant aux travaux d'établissement du camp de fortune que nous avions et à force on recommença à m'offrir à boire et l'on me demandait même de participer à des jeux locaux comme le « Sieben ».

Finalement, un jour, on crut dans un premier temps au retour de Caribert... mais c'était un tout autre personnage qui se dressait devant nous. Il avait pourtant la même taille que lui, mesurant plus d'un homme et demi de haut, la corpulence d'un ogre, et une voix plus grave encore que la cloche du bourdon de Notre-Dame du Lac à Couronne... Tous furent très impressionnés. Cet homme immense dit se nommer le « Baron Trall », qu'il avait rencontré Caribert en Brotonnie, et avait décidé de venir voir s'il ne pouvait pas trouver des terres pour fonder sa baronnie sur Mythodea. Quant à Caribert, il était retenu encore quelques temps par ses affaires familiales mais lui avait assuré vouloir rejoindre la Caradoc au plus tôt.
Quant à mon sort, le géant Brotonnien le scella en s'esclaffant que je devais être le noble le plus bête du monde pour avoir préféré laisser la nièce de la Régente pour rejoindre une troupe de mercenaires en déroute, jetant le discrédit et la honte sur l'ensemble de ma famille !

Depuis ce jour, je ne prononçai plus jamais mon nom de naissance et je pris définitivement celui de « Boulet ». Je tronquais aussi mon prénom à rallonge aux relents de vieux grimoire « Magdaminimaximillienus » afin de former un sobre, concis et efficace Max Du Boulet !

Le Seigneur Le Guellec n'était pas en reste, non seulement il me désigna comme traitre car je l'avais berné et pris deux de ses meilleurs chevaux, mais en plus il s'était vu refuser la main de la nièce de la Régente qu'il avait eu l'audace de demander après que le scandale de ma fuite a éclaté. Il me haïssait donc doublement !


On enleva mes chaines et je pu joyeusement échanger quelques baffes avec ma tortionnaire blonde que l'on appelait dorénavant Frau Spiesse et l'on trinqua ensuite car nous étions tous les deux peu rancuniers. Notre première campagne sur Mythodea pouvait commencer, nous étions alors en 1208.

Étant l'un des seuls à pouvoir compter au-delà de vingt, je m'improvisais trésorier, et finit par récupérer tout l'argent que mes compagnons gagnèrent au jeu du « Sieben »... enfin ça ne pesait pas bien lourd non plus... La campagne fut étonnante sur bien des points ; nous avions beau être peu nombreux et pour le moins désorganisés, nous sentions que nous pouvions influencer le cours des choses et même si notre tentative de faire tomber la forteresse de Doechgardt se solda par un échec, nous étions plus que motivés à revenir en nombre et bien organisé cette fois pour tirer notre épingle du jeu et trouver de quoi nous installer durablement sur ces terres.

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L'année d'après, Caribert et bien d'autres compagnons anciens ou nouveaux nous rejoignirent, et je fus même nommer sergent des Tirailleurs. Ce fut pour moi une consécration et j'espère vraiment en avoir été digne durant toutes mes années de service. Je me suis juré depuis de ne jamais trahir les Caradociens et de vouer mon existence à mon unité : le régiment des Tirailleurs de la Compagnie Caradoc !


Je voulais être libre de partir « à l'aventure » pour découvrir de nouveaux horizons et me sortir des couloirs du palais royal de Couilleronne, et bien j'ai été servi !

Caradoc ! Lève ton boc !!!