Morea Mac Bhaal
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Informations :
Nom | Morea Mac Bhaal |
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Pseudo | Morviette la bitureuse |
Rôle | Tirailleuse Chouigneuse-Cogneuse |
Grade | Soldate |
Contact | BL (sans H) |
Morea Mac Bhaal (« Bhaal » en Kiltish, « Bowl » en Albionais, ou « Boule » en breutonnien), dite « Morviette », est une combattante et chouigneuse de la Caradoc Prime. Affublée d'un fort caractère, Morviette ne s'en laisse pas compter au sein de la compagnie. Excellente bretteuse, autant à la joute physique que verbale, elle sait clore une discussion en mettant les points sur les « i », ou encore dans les « Q »...
Morviette la rebelle
Originaire des archipels de Kiltish, Morea a embarqué le jour de ses dix-sept ans sur un navire en tant que compoteuse de navet, une spécialité fortement appréciée des marins, car sa condition de fille de ferme du clan Mac Bhaal ne lui laissait entrevoir mieux qu'un mariage arrangé avec son cousin Lamberth, berger fatigué d'un âge déjà respectable...
Oh, comme ses autres sœurs, elle aurait pu vendre fort cher son pucelage et, environ dix années plus tard, serait devenue une veuve aisée à la tête d'un important cheptel, ce qui lui aurait ouvert les portes du jeu politique de son territoire... Mais Morea n'avait pas une réputation de rebelle de la famille pour rien...
Et depuis, que d’aventures ! Albion, Marine-en-Bourg, les Flammandres... Elle écuma bien des ports prestigieux et bien des tavernes crasseuses ! De pucelage il ne fut bien vite plus question, dissout dans bien des humeurs éthyliques... Mais c'est dans la ville portuaire de l'Angouille en Breutonnie qu'elle choisit d'échouer durablement. Et cela lui porta chance car elle fut sacrée cinq fois championne consécutive dans la fameuse compétition de « biture de fer » toute catégorie. Elle adopta donc le mode de vie breutonnien et prit comme nom d’usage quelque chose de plus local : « Morviette », d’une part parce qu'elle voulait qu’on évite de trop s’intéresser à son histoire et à ses origines car elle avait toujours peur qu'un membre de son clan soit à ses trousses, et d’autre part car c’est le surnom que lui avait donné ses supporters lors de sa première victoire notable en biture de fer, un jour d’hiver froid ou la gnole lui avait particulièrement dégagées les narines...
De la Biture aux soins
Comment Morviette appris à venir en aide aux pires poivrots et raclures de fonds de tavernes car « elle leur devait bien ça eux qui la soutenait depuis ses débuts »...
En dehors des bitures, Morviette prenait des cours d'escrime avec un maître d'arme habitué des comptoirs qu'elle avait battu lors d'une compétition éthylique. La bougre était aussi douée pour cela, se débrouillant fort bien tant aux armes qu'aux corps à corps pour lesquels ses techniques de chausson l'angouillois apprises lors des nombreuses échauffourées de taverne auxquelles elle avait assistées furent des plus bénéfiques.
Malheureusement le vieux maitre d'arme alcoolique s'éteignit un jour devant elle non sans avoir littéralement craché ses poumons sur le sol. Morviette fut prise d'une grande tristesse, tout ceux qu'elle connaissait devraient-ils finir ainsi, crachotant leurs boyaux et bavant leur bile liquoreuse jusqu'au cimetière ? Qui se souviendrait alors du palmarès de « Morviette la bitureuse » ? De la fois où elle avait terrassé en vingt-sept coups le gros René, dit « l'enclume de l'Angouille », pourtant plus habitué qu'elle à la gnôle de gland ?
Non, la jeune femme ne put s'y résigner... Elle savait casser des têtes et des foies, elle apprendrait dorénavant à les préserver.
C'est ainsi qu'elle se proposa comme apprentie chez plusieurs apothicaires et herboristes du port de l'Angouille, compensant parfois ses lacunes pour lire les vieilles étiquettes des bocaux par ses talents de bagarreuses pour éloigner les mauvais clients ou au contraire usant de son sourire pour décider les hésitants. Au bout de quelques temps, elle avait acquis suffisamment de connaissances pour savoir comment soigner la Gougoutte, la Caripette alcoolique, la Rougignole coulante et autres désagréments bien connus de l'épicurien des tavernes.
Malheureusement, Morviette croyant avoir à faire à de mauvais clients avait plusieurs fois rosser sans le savoir des membres de la famille « Crasse-pied », une mafia locale de très basse renommée qui quémandait de de temps à autres des biens aux commerçants, avec plus ou moins d'insistance et de réussite.
Après quelques mises à sacs de commerces en représailles, l'ex-championne de biture devenue chouigneuse compris qu'il était temps pour elle de voir d'autres contrées et, après avoir guéri quelques maladies de peau crouteuse et percé quelques cloques de pus aviné sur ses patients de taverne habituels, elle embarqua de nouveau sur un navire vers d'autres aventures, ne regrettant absolument rien de sa vie à l'Angouille.
Citations :
- « Finit la compote de navet, maintenant place aux marrons !!! » Morviette, se lançant dans sa première baston de taverne.
- « Je mets les pieds où je veux petit Jean, et c'est souvent dans la goule... » Morviette, menaçant un mauvais perdant de biture, catégorie fillette mixte.
Rencontre avec Hoël
En 1219, arrivée sur une île trop lointaine pour qu'on s'en souvienne, Morviette fait irruption dans la taverne pirate de « La Dérive » où elle annonce fièrement qu'en tant que championne de Biture de fer de la grande ville portuaire de l'Angouille, on lui doit le gîte et le couvert. Amusé, Hoël le patron discute avec elle autour d'une chopine et, l'alcool aidant, ils en viennent à causer tous deux de leurs talents de guérisseurs. le tavernier l'initie alors aux soins à base de moût de raisin fermenté, et Morviette lui montre que les cataplasmes à base de plantes sont tout aussi efficace et ne provoquent pas d'effets secondaires éthyliques. Impressionné et l'œil un tantinet lubrique, Hoël se dit qu'il avait peut-être là une personne à même de résoudre un problème qui l'avait poussé à l'exil... Il prit la main de la jeune femme et la posa sur une bosse au niveau de son bas ventre... « Ah non ce n'est pas ce que tu penses ! » s'excusa Hoël un peu trop enjoué pour être vraiment sincère alors que Morviette fronçait bien évidemment des sourcils. « J'ai... une sorte de pierre... maléfique, dans l'abdomen. Et je cherche quelqu'un qui n'aurait pas peur de la sortir de ma panse... »
Morviette écouta le récit du vieux loup de mer. Il avait servi dans la compagnie Caradoc dans le temps, sur un autre continent perdu loin dans le Grand Océan, avait été fait prisonnier par une armée du mal qui lui avait insufflé le désir de tuer son chef. Il avait échoué dans cette sombre besogne mais malgré bien des exorcismes réalisés par les meilleurs mages qu'il ait pu trouver, il n'avait pu se libérer du mal qui était en lui et avait préféré quitter ses terres et ses compagnons la mort dans l'âme.
Touchée par la triste histoire de cet ancien mercenaire, Morviette accepta de s'occuper du cas du malheureux Hoël. Après quelques explications, l'opération semblait claire pour la jeune femme, il s'agissait de retirer un bézoard des entrailles du tavernier, ce qui revenait ni plus ni moins à provoquer une sorte d'accouchement...
Après avoir pris quelques bonnes lampés de son meilleur Whiskilt et approvisionné une pleine jarre d'huile de béluga Delphini, Hoël était fin prêt et Morviette procéda au retrait de la « pierre de fiel », en passant par le séant comme on lui avait appris dans l'étable de son oncle.
Après une bonne demi-heure, l'ancien Caradocien pu desserrer des dents et remercier l'habille jeune femme, puis mis immédiatement l'imposante concrétion dans une bouteille de gnôle à large goulot. « Celui-là, personne n'y touche, c'est mon sauf-conduit pour retourner à Nova Bretonnia ! » s'exclama Hoël en remontant son pantalon malgré l'huile qui lui coulait encore le long des jambes.
Il s'en suivit une tournée générale et une nuit de festivités dont tous les participants eurent du mal à se rappeler le lendemain...
Quelques jours plus tard, Morviette et Hoël embarquaient sur un rafiot dont l'équipage édenté devait les mener vers l'île mythique de Mythodea. La conquête pouvait commencer !
Morviette de la Caradoc Prime
Arrivée sur le continent de Mythodea au plus chaud de la saison estivale, Morviette n'en croyait pas ses mirettes. Porto Armatio grouillait d'activité, de peuples exotiques et de créatures étonnantes. Bien sûr elle alla essayer quelques tavernes locales avec Hoël, mas ce dernier ne semblait pas enclin à la débauche à laquelle il l'avait habituée. Morviette compris que son compagnon était plus qu'anxieux à l'idée de retrouver ses anciens compagnons. Morviette n'insista donc pas pour continuer la tournée des bistrots et ils prirent alors le chemin de Nova Bretonnia, où Hoël avait eu un lopin de terre et une cabane en bois lors de ses années de services. Elle pensait que la route serait longue et ennuyeuse, à l'arrière d'une chariote et dans les effluves des bestiaux qui la tirerait mais il n'en fut rien. Les deux comparses traversèrent une sorte de porte et suivirent un long tunnel durant plusieurs minutes... ou bien étaient-ce quelques heures ? Quoi qu'il en soit, quand ils en virent le bout, ils se retrouvèrent dans un lieu verdoyant qui n'avait rien à voir avec la ville portuaire par laquelle ils étaient arrivés. Hoël lui expliqua qu’ils étaient maintenant dans l'Ouest, et qu’ils n’en avaient plus pour très longtemps encore. Tant mieux pensa Morviette, car si le voyage avait été plutôt agréable, elle aurait tout de même donné cher pour un bon bain.
« Des bains il y en aura, ne t'inquiète pas pour ça... » lui annonça Hoël, avec son petit rictus habituel qui signifiait qu'il ne disait pas tout.
L'accueil dans le village des vétérans de la Compagnie Caradoc fut cordial mais sans effusions car tout le monde s'afférait à préparer le départ imminent pour la grande campagne. Hoël put tout de même s'entretenir avec Rancelot le capitaine vétéran, qui sembla apprécier le récit sur le retrait du Bézoard de la Glace Noire et conclut en marmonnant qu'il en avait vraiment marre de cette magie qui leur « collait au cul »... En revanche ils ne purent voir Le Grand Baron Trall dont on vantait tant l'hypocras car celui-ci était souffrant suite à une bête agression domestique par sa femme, mais Rancelot les rassura sur la présence du renommé Baron et d'une pleine cuvée tout juste mise en bouteille. Il pourrait donc assister à leur intronisation dans la Caradoc Prime, et au trempage des anciennes couleurs dans un bain de vinasse bien tannique. Peut-être était-ce ce que voulait suggérer le petit sourire d'Hoël un peu plus tôt. À la bonne heure, ce n'était pas un baptême qui allait effrayer la quintuple championne de Biture ! Quelque soit le pinard, elle serait assurément dans son élément !