Kermut de Montbezoard

De Caradoc
Kermut de Montbezoard

Informations :

Nom Kermut de Montbezoard
Pseudo La forge tranquille
Rôle ex-Tirailleur
devenu Panzer et
Forgeron-Brasseur
Grade Soldat
Contact Ronan


Le « soldat aux lorgnons »

Né au sein d'une famille de démunis dans une bourgade miteuse à la frontière entre la Breutonnie et l'Empire, il eut la chance de pouvoir bénéficier de l'apprentissage du métier des armes durant sa jeunesse auprès d'un vieux soldat vétéran du village. En grandissant, et dans une logique de perfectionnement, il suivi l'enseignement d'un forgeron car « entretien et utilisation doivent aller de pair pour les armes et armures » selon les dires de ses mentors.

L'ivresse de la forge

- Kermut ! Qu'y a t'il de mieux dans la vie ?
- Marteler de l'acier, le voir rougir devant soi, et écouter le doux bruit de l'enclume !

Il vécut quelques temps dans cette même bourgade en travaillant comme forgeron, jusqu'à ce qu'il fasse la rencontre d'un étrange moine lors de la fête du village pour célébrer la fin des vendanges. Celui-ci se présenta comme un humble et pieu gyrovague de l'ordre des Bernardins. Il avait l'œil malicieux de l'homme d'église à la fois riche et avare de connaissances et Kermut se senti obligé de partager avec lui son pichet de vinasse afin de lui demander où il avait obtenu le curieux bandeau de tête en métal forgé qu'il portait. Après plusieurs tournées, l'homme de foi lui avait révélé qu'il s'agissait d'un objet créé par des maitres forgerons nains qui l'avaient initié à la magie des runes. Il alla même plus loin en affirmant que leur technique de forge était imparfaite et que la sagesse des enseignements de Saint-Bernard pouvait amener à la perfection de cet art.
La curiosité et l'éthylisme de Kermut étaient tels qu'il supplia le moine de lui enseigner son savoir. Contre l'ouverture d'un bon tonnelet d'hypocras, le Bernardin lui révéla alors qu'un acier dont la trempe s'effectue dans le vin produirait des objets miraculeusement robustes, souples et inoxydables et incita le jeune forgeron à faire l'essai immédiatement.

Il est difficile de dire qui de l'empressement ou de l'ébriété de Kermut eut pour conséquence de mettre le feu à la forge ; toujours est-il qu'au petit matin c'est le village entier qui partait en flamme dans un brasier d'où peu survécurent.

« À l'odeur âcre des fumées s'ajoutait la senteur enivrante du vin ; jamais on ne vit plus belles flammes... » -- Propos recueillis d'un survivant.

N'ayant plus de lieu où résider, Kermut décida de partir visiter d'autres duchés vers l'Ouest, un peu triste d'avoir perdu la trace du frère Bernardin dans la cohue de l'incendie.

Un nouveau départ

Alors qu'il cherchait un employeur à qui ses compétences martiales seraient utiles, ses pas le menèrent dans ceux d'un colosse en armure sombre qui recrutait pour la Compagnie Caradoc, une glorieuse compagnie mercenaire en croire les dires de celui qu'il apprendra par la suite à connaître sous le nom de Baron Trall. Après avoir aligné une dizaine de prétendants hétéroclites, il ordonna à ceux-ci de l'attaquer, tous ensemble s'ils le souhaitaient, afin d'évaluer leurs capacités, alors qu'il n'était armé lui-même que d'un simple pavois en amande. Kermut flaira un peu le piège et préféra se positionner en retrait. Deux jeunes guerriers elfes en armure d'écorce volèrent à la première charge du violent recruteur, un garçon boucher déféqua sur place avant de se prendre un retour de gantelet qui lui déboita la mâchoire dans un « plop » caractéristique. Deux gaillards en cuir clouté préférèrent prendre la fuite, et un petit groupe de lanciers forma un bloc compact en faisant rempart de leurs trois rondaches dans l'attente d'une attaque. Le grand homme fixa Kermut qui préféra se replier derrière les lanciers. « Je ne pensais pas avoir dit que je recrutais des couards ! Vous allez tâter de mes bottes ! » Effectivement, le géant lança des coups de tatane rageurs sur la ligne de boucliers, faisant voler des éclats de bois et brisant quelques lances au passage. Mais Kermut avait bien nettoyé ses lorgnons, il vit que l'immense assaillant écartait son grand pavois pour donner ses coups de mule, et tenta alors une manœuvre rapide visant à couper les sangles de son avant-bras. Cela fonctionna et le géant fût très étonné de perdre son bouclier sans avoir rien senti. Cependant, il eut le réflexe d'asséner un violent coup de genouillère en plein torse de Kermut qui roula en arrière, le souffle coupé par le choc puis par le litron d'humeurs qu'il régurgita.

Finalement, le grand guerrier mis fin à l'exercice et félicita Kermut pour sa manœuvre audacieuse et dit qu'il acceptait de l'emmener combattre avec lui, ainsi qu'une lancière au fort accent ibériaque qui était encore debout mais celle-ci ne voulut pas abandonner ses compagnons qui souffraient de contusions sévères. À peine essoufflé par le combat, le puissant instructeur se présenta sous son vrai nom et dit qu'il ne tarderait pas à repartir pour de nouvelles terres de bataille pleines de promesses au-delà du Grand Océan. Il proposa que son aide de camp, un gnome au regard fuyant, s'occupe de nettoyer la pansière maculée de bile du valeureux Kermut. N'ayant plus rien à perdre de toute façon, le guerrier aux lorgnons embarqua donc un été 1211 pour l'île de Mythodea ! Il fût directement accepté dès le lendemain de son arrivée suite à sa première cuite avec ses nouveaux compagnons. Incorporé dans un premier temps chez les tirailleurs sous les ordres du Sergent Max Du Boulet, il finit par se lier d'amitié avec le Sergent Major Magnus du Val Brun qui, proche de la retraite, lui offrit son haubert de maille. Dorénavant équipé lourdement, il rejoignit logiquement -et non sans fierté- la glorieuse section des Panzers, infanterie lourde Caradocienne menée par le grand Sergent Caribert qui n'était pas sans lui rappeler le violent Baron recruteur.

Kermut le Caradocien

Vaillant combattant et compagnon apprécié, Kermut sortit victorieux d'un duel face à une Armure du Vide en 1211 et en fut récompensé par le Kaïser Ker Lamèche lui-même qui lui octroya un terrain à Nova Bretonnia, les terres gagnées par la Compagnie dans l'Ouest de Mythodea. Il y construisit un moulin près d'un cours d'eau, ce qui lui permettrait de faire fonctionner facilement les soufflets de sa nouvelle forge, située elle aussi par précaution près du cours d'eau !

En 1212, avec de vaillants compagnons, il instaure la Première Garde de Nuit, qui durera deux glorieuses années avant d'être assez injutement remaniée, sans lui.

En 1213, bravant le danger du fait d'un éthylisme postprandial bien légitime, il tenta de défendre le camp Caradocien face à une véritable déferlante des armées de La Glace Noire venue ravager le camp de la Terre. Mais la bravoure de l'alcoolique ne suffit pas... Laissé pour mort, ses compagnons le ranimèrent lors de la reprise du camp en fin d'après-midi, ignorant que lui et son ami Hoël avaient été corrompu par la magie de la Glace Noire et c'est le soir même que Kermut attaqua le Kaïser, lors de la cérémonie de son glorieux 40ème anniversaire, offrant alors comme seul cadeau l'acier affuté de sa lame. Il fut heureusement maitrisé malgré une sanglante confrontation contre ses frères d'armes, et par la grâce de Saint-Caradoc, le Kaïser n'eut que de très légère blessure et décida d'accorder son pardon malgré l'affront subi, non s'en s'être assuré auparavant que le renégat avait bien été exorcisé dans les règles de l'art.

« Bien en pris le Kaïser ! » car lors de la Campagne de 1217, Kermut, s'en revenant d'une taverne, défendit alors son très cher supérieur contre une méprisable attaque nocturne ! Depuis, il a donc retrouvé toute la considération du Kaïser et celui-ci l'emploi même parfois comme garde du corps lors de ses déplacements à Nova Bretonnia.

Kermut décida dès lors de vouer un culte prononcé envers l'éminent propriétaire de la Compagnie, nommant toutes ses plus belles créations de façon à lui rendre hommage.

Kermut le bon-vivant

À ses heures perdues, Kermut est aussi brasseur, et c'est ainsi qu'il fonda la maison Kaïser Bier©, en l'honneur de celui qui lui permit de retrouver une vie normale et saine mêlant régulièrement combat et éthylisme. Ses amis vantent son fameux HypoKraïser©, qui malgré un nom de boisson foireux, ne laisse en bouche que les doux arômes de ce nectar savamment arrangé.

Il est fort possible que le souvenir du secret du moine Bernardin ressurgisse dans son esprit et le pousse à retenter l'expérience de la trempe à la bière, qu'il appellerait alors la « Kaïser Forge© »...

Citations célèbres (du moins dans les tavernes)

« Quelqu'un dort dans ma tente... avec un tonnelet d'hypocras... qu'il a renversé... » Anno 1212, Kermut le compagnon au bon caractère.
« À chaque heure son gramme ! » Anno 1217, en nostalgie de la première Garde de Nuit.
« Buvons, buvons, la bière du Barène ! Buvons, buvons, la bière du Baron ! » Anno 1219, un chant des plus entêtant.

Marques déposées

Sous les bons conseils du Chovalier au retour de Campagne 1217, Kermut fit inscrire les noms de ses créations les plus réputées afin que d'autres marchands ne puissent en revendiquer la paternité :

  • Kaïser Bier© (liquide pétillant fortement diurétique)
  • HypoKraïser© (liquide sirupeux fortement glycémique)
  • Kaïser Saucée© (condiment liquide onctueux à base de mayonnaise et d'HypoKraïser©)
  • Kaïser Bürger© (côte de bœuf à l'os servie entre deux miches de pain agrémentée de Kaïser Saucée©)
  • Kaïser Kraut© (plat à base de feuilles de choux fermetés dans la Kaïser Bier© ou l'HypoKraïser© suivant les saisons)
  • Kaïser Forge© (technique expérimentale de forge non académique)

Papillon de l'humeur ~ L'Appel de la Caradoc Prime

Un matin chaud et humide du début de l'été 1219, alors qu'il s'apprêtait à quitter son humble maisonnette pour rejoindre sa forge-moulin, Kermut aperçoit devant lui un petit papillon en train d'éclore tandis qu'il soulage sa vessie dans sa cheminée. Amusé par ce spectacle et mis de bonne humeur car son jet d'urine n'a pour une fois pas débordé dans sa pièce de vie, il décide, bon prince, de laisser la vie sauve au petit insecte ailé.

« Puisse ta journée être pleine d'aventures et moins morne que celle de l'ancien Panzer que je suis... » lança-t-il ironiquement.

Durant sa journée de labeur, Kermut repensa plusieurs fois à ce petit papillon. Ahhhh, quel trajet formidable avait-il put déjà parcourir depuis ce matin ? Quelles fleurs magnifiques avaient-ils pu butiner ? Avait-il rencontré des congénères ? S'était-il mesuré à un mâle dominant aux ailes immenses et colorées ? Avait-il pu s'accoupler avec une femelle aux petites ailes ciselées ? Ou bien même deux... peut-être trois ?!! Les trois à suivre ?? Ou bien toutes en même temps ??? Le forgeron se sentait rêveur et n'avait vraiment pas la tête à son travail en cette après-midi ensoleillée... Il oublia de tremper trois lames avant de sertir leurs pommeaux, cassa sa meule à affuter, s'aperçut qu'un de ses soufflets était percé, et entama la réalisation de deux fibules en forme de phallus, amusantes mais invendables, qu'il remit finalement dans son « tas de merdin », l'endroit où s'entassait ses essais et réalisations ratées...

Après qu'eurent sonnées les vêpres, il décida d'ouvrir un tonnelet de Kaïser Bier© avant de rentrer chez lui en titubant, insultant quelques Elfes d'Elthin Cerïn qui passaient à portée de voix.

« Ahhh quelle vie sans saveur j'ai maintenant... Comme j'aimerai être ce papillon vu ce matin... Qu'elle chance il a, comme je lui envie sa liberté !...» se lamenta le pauvre Kermut.

En allumant son foyer afin de réchauffer un fond de Kaïser Kraut© dont la fine pellicule de mousse orangée indiquait qu'il avait déjà dépassé les limites de l'acceptable, le Caradocien s'arrêta net, étonné d'apercevoir au même endroit le papillon né le matin-même. L'insecte volant n'avait pas bougé, alors Kermut l'effleura du doigt, le papillon se décrocha et chut, tout desséché. Alors il laissa lui-même choir sa marmite et tomba à genoux, sentant les larmes affluées à ses yeux.

« Adieu petit papillon éphémère, tu n'auras finalement connus que l'endroit où je pisse... Ta vie se résume à avoir vu mon gland baver et à avoir reniflé ce mélange d'urine et de cendres qui empeste mon antre et que je ne sens même plus moi-même... Il est peut-être temps que je change de vie si je ne veux pas finir comme toi...»

Le lendemain, il n'y eut point de papillon à éclore, point d'urine déversée dans la cheminée, rien qui ne s'ajouta au tas de merdin de la forge-moulin...
Kermut le soldat aux lorgnons s'était levé à l'aube, emportant maille, tabard, épée, bouclier et quelques vivres...
Cela faisait trop longtemps qu'il n'avait pas servit sur un champ de bataille, il irait là où il serait utile.
Oh il ne se dirigea pas vers la capitale de Nova Bretonnia non, mais bien vers le premier village construit sur ces terres, celui par lequel tout avait commencé, en tout cas pour lui, en 1211.
Il ignora même les elfes qui passaient par là, étonnés de voir un soldat seul harnaché comme s'il s'en allait en guerre.
Il arriva devant des masures inégalement entretenues et occupées, toisa du regard des chèvres qui s'étaient appropriées l'ancienne taverne de la Panzerette, soupira en voyant les trois ruines sur sa droite, parmi lesquelles la sienne qu'il avait laissée à l'abandon pour construire sa forge près d'un cour d'eau, celle de feux Berlegost le premier sergent archer, et celle entièrement recouverte de lierre de l'ancienne diplomate Charade.
Mais c'est finalement devant une bâtisse austère mais en bonne état qu'il s'arrêta. La peinture en damier noir et blanc de la porte cloutée avait passée mais c'était bien celle que poussait autrefois son ancien capitaine pour rentrer chez lui. Les herbes folles devant l'entrée montraient qu'elle n'avait pas été empruntée depuis quelques saisons déjà, mais Kermut savait que Rancelot reviendrait. Alors il entreprit de restaurer sa maison voisine et de l'attendre, non sans aller rendre visite au manoir de Trall non loin de là car il avait hâte de goûter à nouveau à la fameuse cuvée du Baron...

Un cale qui fait mal aux cheveux

Lors de la déroute au retour de campagne 1219, Kermut, quelque peu soupçonneux envers les gens de l'Ouest, fait le choix de conserver jour et nuit son casque bien attaché sur sa tête « parce qu'on ne sait jamais hein... » Ce n'est qu'au bout de 3 mois qu'il comprendra que ce qu'il pense être une brume automnale qui s'épaissit au fil des jours est en fait due aux nombreuses rayures sur les verres de ses lorgnons. Profitant d'avoir trouvé refuge dans un ancien village de bûcheron à peine incendié près d'un avant-poste abandonné de la Glace Noire dans un bois, Kermut se dit qu'il est peut-être temps de faire repolir les verres qu'il portent sur le nez, bien coincés sous son casque. Si le casque s'enlève facilement, il en est tout autrement pour démouler son cale gamboisonné, imbibé depuis 3 mois par une sueur éthylique des plus coriaces qui le démange atrocement. Au terme d'une réflexion de 127 minikaïseures, Kermut fait le choix de demander l'aide de ses compagnons d'infortune qui sont très content de sa décision d'ôter cette immonde calotte aux relents faisandés. Le Chovalier qui à l'œil averti fait remarquer que les cheveux de Kermut ont poussé à l'intérieur du cale et font sans aucun doute partie intégrante du rembourrage de futaine et qu'il sera extrêmement risqué pour la capillarité du bon Kermut de n'utiliser que la force. Pépin propose que l'on transporte le malheureux dans les montagnes plus au Nord, afin d'y asperger la tête de Kermut d'eau et d'attendre une prise en glace qui rendrait les cheveux plus cassants mais Kermut proteste car il risque également d'y perdre sa barbe. Tambouille rétorque qu'il serait préférable de faire fondre la couche de sueur solidifiée en arrosant copieusement la tête de Kermut d'huile de pied de veau portée à ébullition mais bien que tous les compagnons tombent d'accord pour essayer cette solution ingénieuse, le manque d'os de bovidés parmi les quelques vivres de la troupaille rend l'opération irréalisable.

Finalement, las de toutes ces discussions qui n'en finissent pas, le Baron fait le choix d'arracher le plus brutalement possible le maudit cale en le coinçant entre ses prémolaires.

Depuis, Kermut porte un petit fichu en fine toile de lin provenant d'une ancienne chainse de la Baronne, elle aussi arrachée par les dents du Baron, qu'il lave tous les jours à l'eau claire en attendant une repousse correcte de ses cheveux sous le contrôle attentif et plein de bienveillance du Chovalier.